
C'était un matin de décembre, le ciel était clair, la route légèrement humide. Comme tant d'autres je roulais calmement vers le travail à la vitesse de croisière licite de 90 kms heures. Au bout d'une très longue ligne droite une grande courbe, là tout dépassement est impossible, il n'y a aucune visibilité. Je vois dans mon rétroviseur gauche un véhicule qui roule très vite, trop vite, mais loin derrière, devant moi déjà les flèches de rabattement précédant le virage. Elle est à ma hauteur à gauche. Sa vitesse est excessive, c'est une mini Cooper qui se rabattra trop tard en faisant une queue de poisson. Cinq mètres, et encore, à tout casser... En klaxonnant je fais un appel de phares prolongé, vraiment prolongé. La petite anglaise pile en plein virage. Je freine à fond. Debout! Dans le rétroviseur central je vois débouler les nombreux véhicules, l'accident est évité, grâce aux réflexes des autres qui ont vu et compris. Les voitures qui le peuvent passent sur le côté droit il y a un parking heureusement inoccupé à cette heure matinale. Une femme blonde d'âge mûr sort de la petite voiture et m'invective, on n'entend rien à cause du bruit des moteurs seul un mot qui est le nom de mon lieu de travail est compréhensible. Je ne sais pas si je vous ai dit mais je travaille dans un collège, je suis enseignant. Par la vitre entrouverte de ma voiture je hurle pour couvrir le bruit du moteur : « on peut se retrouver en gendarmerie si vous voulez ! ». La personne remonte dans son véhicule tout en continuant à parler. Elle reprend sa route, je la suis et nous entrons dans le village suivant. Un peu plus loin elle semble dans sa logique folle vouloir se diriger vers la gendarmerie qui se trouve de l'autre côté de la route, complètement à gauche, mais en réalité elle cherche à barrer la route et ne passe pas. Lorsque je m'engage sur la gauche où se trouvent des places de stationnement elle redémarre brutalement. Évidemment, cette petite mésaventure m'a laissé totalement pantois, mais cette dame a mentionné mon lieu de travail, même si je ne la reconnais pas, cela laisse penser que c'est une parente d'élève. Alors dès ma première heure de cours ce vendredi là je mentionne l'incident aux élèves d'une classe de troisième dont j'ai la charge -en me disant qu'une maman en mini Cooper roulant trop vite il doit pas y en avoir des dizaines- sitôt dit une voix: « c'est la maman d'Anaïs ! ». Y a-t-il une morale à cette histoire ? En respectant le code de la route on s'expose à l'agressivité des autres, à leur manque de savoir-vivre. Enfin je devrais dire de certaines personnes se croyant probablement au-dessus des règles, des lois et surtout d'un comportement simplement respectueux de l'autre, de sa personne, de son humanité. Comment s'étonner des exactions commises en temps de guerre lorsque quand règne la paix civile la plus absolue? De tels agissements trahissent le sentiment d'impunité de leur auteur... que faire pour mettre fin à ce type de comportement sans pour autant adopter un point de vue totalement répressif? Anaïs, heureusement se comporte bien. Merci.
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