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16/02/2011

Tarmac et arnaques (ploutaristos ou républicains?).


« La honte, quoiqu’elle ne soit pas une vertu, est bonne cependant, en tant qu’elle dénote dans l’homme envahi par la honte un désir de vivre honnêtement, tout comme la douleur qu’on dit bonne en tant qu’elle montre que la partie blessée n’est pas encore pourrie. Bien qu’il soit triste donc, en réalité, l’homme qui a honte de ce qu’il fait est cependant plus parfait que l’impudent qui n’a aucun désir de vivre honnêtement. »
Baruch Spinoza (1632-1677)


Evidemment l'histoire des mensonges gigogne de M.A.M. au sujet de l'escapade familiale en Tunisie et les rencontres fortuites sur le tarmac _le hasard fait bien les choses_ laisse le citoyen de base, ordinaire, payant plein pot ses impôts, travaillant normalement, loin des ors de la République, pantois. Cependant ce n'est pas tant ce qu'elle a fait qui importe que ce pourquoi elle agit ainsi estimant n'avoir rien accompli que de très banal, de très ordinaire_ et cela donne à penser que chez ces gens là braves gens c'est pratique courante, usuelle, en vérité ordinaire.
Elle semble sincèrement choquée que reproche lui en soit fait; de deux choses l'une: soit elle est bonne comédienne_ mais j'en doute_ soit elle estime avoir été et être dans son plein et bon droit, et je crois que c'est ça. Certaines de nos élites auto-reproduites, reproduites de parents en enfants, comme par un héritage, et c'en est un _grandes écoles et politique obligatoires_ s'autorisent comme naturellement, avec la plus large complaisance, les affaires intimement mêlées à tout le reste, sans limitations, sans franchises.
Le petit peuple dont je suis est soit béat d'admiration, soit choqué,scandalisé. Je suis choqué, choqué que ses bons amis de l'U.M.P. trouvent publiquement ceci naturel... Sûrement l'exemplarité présidentielle, copains du Fouquet's, vacances chez les amis américains, palaces marocains, usage immodéré des moyens mis à disposition (et hop un petit aller-retour à New-York pour faire ses courses sur la cinquième avenue, par exemple) joue-t-elle un rôle non négligeable dans cette affaire; comment celui-ci pourrait s'en prendre à celle-là alors qu'il n'est pas plus clair, ivre de pouvoir, en ce domaine de profits rapace ?
Comment faire pour que nos politiques, tous nos politiques soient irréprochables sinon en les soumettant à des règles strictes dont on ne puisse s'écarter sans immédiatement perdre sa niche, son perchoir, fût-il électif. Les aristos-ploutocrates de la république_ nommons-les ploutaristos (comme par ailleurs on nomme les bobos)_ s'accrochent à leurs privilèges sous l'alibi bien commode des amitiés et des copinages.
Il faut inscrire dans la constitution cette incorruptibilité et les moyens de l'appliquer sinon pourquoi serions nous plus que n'importe quelle république bananière. Il faut imaginer puis créer une instance indépendante (autant que possible) du politique usuel qui puisse avoir le pouvoir de clarifier ce type de situation: le spectacle déjà pénible, vu d'ici, des contorsions de nos élus nous ridiculise ainsi totalement et flingue tout net notre soit-disant exemplarité française, morale? Quand on vit si près du populo qu'on en fait partie, et que l'on sait les conditions de vie lamentables d'une grande partie du salariat lequel trime pour une solde minable et doit travailler encore plus, un mot vient à la bouche:
Abject.

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